ISLAM SELON LE CORAN ET LA SUNNA

ISLAM SELON LE CORAN ET LA SUNNA

L'obéissance due aux gouvernants et l'interdiction de les critiquer et de se révolter contre eux

L'obéissance due aux gouvernants et l'interdiction de les critiquer et de se révolter contre eux

Allah a dit :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ أَطِيعُواْ اللّهَ وَأَطِيعُواْ الرَّسُولَ وَأُوْلِي الأَمْرِ مِنكُمْ

-traduction relative et approchée-
« Ô vous qui croyez, obéissez à Allah et obéissez au Messager
et à ceux qui d’entre vous qui détiennent le commandement. »
(Sourate 4 verset 59)

Le Prophète a dit :
« Celui qui m’a obéit, a obéit à Allah. Celui qui me désobéit, a désobéit à Allah. Celui qui obéit au dirigeant, m’a obéit. Et celui qui désobéit au dirigeant, m’a désobéit. »
(Al-Boukhari et Mouslim)

Abou Dharr a dit :
« Mon ami [le Prophète ] m’a recommandé d’écouter et d’obéir, même à un serviteur abyssin dont les membres sont mutilés. »
(Mouslim)

Dans la version de Al-Boukhari :
« …et même à l’abyssin dont la tête est telle un raisin sec. »

Toujours dans les deux recueils authentiques :
« Le musulman doit écouter et obéir pour ce qui lui plait ou ce qu’il déteste, sauf à un ordre qui entraîne la désobéissance [à Allah et à Son Messager], dans ce cas, il ne doit ni écouter ni obéir. »

La personne n’écoute pas l’ordre, mais doit continuer à obéir en général et ne pas se révolter.


On rapporte de Houdayfa Ibn Al-Yamân ceci :
« Les gens questionnaient le Messager d’Allah à propos du bien, alors que moi je le questionnais à propos du mal, par crainte d’en être atteint.
Le Messager : « Nous étions dans une époque de paganisme (al djâhiliya) et dans le mal, puis Allah nous a fait don de ce bien (l’Islam). »

Houdayfa :        « Y aura-t-il après ce bien un [autre]mal ? »

Le Messager :   « Oui. »

Houdayfa :        « Est-ce qu’après cet autre mal, le bien reviendra ? »

Le Messager :   « Oui, mais il y aura en ce bien une fumée noirâtre… »

Houdayfa :        « Mais qu’est ce que cette fumée noirâtre qu’il y aura dans le bien ? »

Le Messager :  « Des gens qui ne se conduiront pas selon ma conduite (sounna), ils ne guideront pas dans la voie dans laquelle j’ai guidé. Tu y reconnaîtras les choses [conformes à la loi d’Allah] et tu en ignoreras d’autres. »

Houdayfa :        « Et après ce bien, y aura-t-il un mal ? »

Le Messager : « Oui, des individus qui attireront des gens aux portes de l’enfer. Celui qui leur répondra, ils le précipiteront [en enfer].»

Houdayfa :         « Décris-les moi ! »

Le Messager :   « Ils sont de notre souche, ils parlent notre langue ! »

Houdayfa :        « Que m’ordonnes-tu de faire si je vis jusque là ? »

Le Messager :   « Il ne te faut absolument pas te séparer de la communauté des musulmans et de leur dirigeant. »

Houdayfa :        « Et si ces musulmans n’ont pas de communauté (djama’a) et pas de dirigeant (Imam) ? »

Le Messager :  « Eloigne-toi de toutes ces factions sans exception, même s’il te faut mordre à la racine d’un arbre, et cela jusqu’à ce que la mort te saisisse. »
(Al-Boukhari, Mouslim et At-Tirmidhi)

Ibn ’Abbas a dit :
« Le Messager d’Allah a dit : « Celui qui remarque chez son dirigeant quelque chose qui le répugne, il lui faut patienter, car celui qui s’écarte de la communauté, ne serait-ce que d’un empan, puis meurt, sa mort sera une mort de l’époque du paganisme (djâhiliya) ? »
(Al-Boukhari et Mouslim)

Dans une autre version :
« …il s’est défait de l’Islam. »
(Ahmad)

Awf Ibn Malik a dit :
« Le Messager d’Allah a dit : « Les meilleurs de vos dirigeants sont ceux que vous aimez et qui vous aiment. Vous invoquez Allah en leurs faveurs et ils L’invoquent en la vôtre. Les plus mauvais de vos dirigeants sont ceux que vous détestez et qui vous détestent, vous les maudissez et ils vous maudissent. On demanda : « Ô Messager d’Allah, pourrions-nous à ce moment-là, le passer par l’épée ? » Le Messager d’Allah répondit : « Non, tant qu’ils vous imposent la prière. Celui qui voit son dirigeant désobéir à Allah, doit détester l’acte de désobéissance de son dirigeant, mais il ne doit jamais se rebeller, ni se soustraire à son autorité. »
(Mouslim)

Le devoir d’obéir au dirigeant, tant que celui-ci n’appelle pas à la désobéissance d’Allah, est mentionné dans le Coran et dans la sounna.
Allah a dit :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ أَطِيعُواْ اللّهَ وَأَطِيعُواْ الرَّسُولَ وَأُوْلِي الأَمْرِ مِنكُمْ

-traduction relative et approchée-
« Ô vous qui croyez, obéissez à Allah et obéissez au Messager
et à ceux qui d’entre vous qui détiennent le commandement. »
(Sourate 4 verset 59)

On peut remarquer, dans ce verset qu’Allah prononce deux fois le verbe « obéir » pour lui et pour Son Envoyé et non pas pour les dirigeants de la communauté.

L’obéissance au Messager est absolue, car lui obéir c’est obéir à Allah. Quant aux dirigeants de la communauté, Allah n’utilise pas le verbe « obéir » pour une obéissance absolue car les dirigeants peuvent ordonner de désobéir à Allah, c’est pour cela que l’obéissance n’est pas absolue.

Il faut leurs obéir, même s’ils sont oppresseurs. Le fait de leurs désobéir entraîne des conséquences bien plus graves que leur oppression. Le fait de patienter à toute oppression de leur part, absout les péchés et multiplie les récompenses auprès d’Allah. Si Allah nous a imposé de tels dirigeants, c’est bien pour nos mœurs corrompues. La rétribution dépend de la nature de l’acte.

Ainsi, nous devons multiplier nos efforts pour demander le pardon à Allah, pour le repentir et pour une réforme des mœurs.
Allah a dit :

وَمَا أَصَابَكُم مِّن مُّصِيبَةٍ فَبِمَا كَسَبَتْ أَيْدِيكُمْ

-traduction relative et approchée-
« Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. »
(Sourate 42 verset 30)
 

أَوَلَمَّا أَصَابَتْكُم مُّصِيبَةٌ قَدْ أَصَبْتُم مِّثْلَيْهَا قُلْتُمْ أَنَّى هَـذَا قُلْ هُوَ مِنْ عِندِ أَنْفُسِكُمْ

-traduction relative et approchée-
« [Quoi donc !] Quand un [seul] malheur vous atteint, vous avez dit : D’où vient cela ? » Alors que vous en avez jadis infligé le double ? Réponds-leur : Il vient de vous-mêmes [à cause de vos mauvaises actions]. »
(Sourate 3 verset 165)
 

أَصَابَكَ مِنْ حَسَنَةٍ فَمِنَ اللّهِ وَمَا أَصَابَكَ مِن سَيِّئَةٍ فَمِن نَّفْسِكَ

-traduction relative et approchée-
« Tout bien qui t’atteint vient d’Allah, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même. »
(Sourate 4 verset 79)
 

وَكَذَلِكَ نُوَلِّي بَعْضَ الظَّالِمِينَ بَعْضًا بِمَا كَانُواْ يَكْسِبُونَ

-traduction relative et approchée-
« Et ainsi accordons-Nous à certains injustes l’autorité sur d’autres (injustes), à cause de ce qu’ils ont acquis. »
(Sourate 6 verset 129)

Si le peuple désire se débarrasser de l’injustice du dirigeant injuste, qu’il abandonne lui-même l’injustice.

L’obéissance à ceux qui détiennent l’autorité est une fondement appliqué par les Compagnons, la génération suivante et bien d’autres.

’Abdellah Ibn ’Omar a vécu sous le califat de Yazid Ibn Mou’âwiya et de son bras droit al-Hadjadj Ibn Youssouf ath-Thaqafi et malgré l’oppression de ce dernier, le sang versé injustement, la transgression des commandements d’Allah, la meurtre de certains responsables de la communauté, tels que Sa’d Ibn Djoubayr et Hasir Ibn az-Zoubayr (à la Mecque), Ibn ’Omar ainsi que ceux de la génération des tabi’oun : Ibn al-Moussib, Al-Hassan Al-Basrî, Ibn Sarir et Ibrahim at-Taymi, n’ont jamais cessé d’obéir au Calife. Alors que, s’ils l’avaient désiré, ils auraient pu appeler la communauté au soulèvement contre le Calife, mais ils ne l’ont pas fait par crainte de désobéir à Allah et à Son Messager.

De même que les Abbassides qui se sont imposés par l’épée et ont tué tous les dirigeants Omayyades. Ils ont tué : Ibn Houbayra, Emir de l’Iraq, tué le Calife Marwan. L’on raconte que quatre vingt membres de la famille Omayyade ont été tué en une seule journée. A cette époque, les savants tels que : Al-Awza’i, Malik Ibn Anas, Az-Zuhri, AL-Laythi Ibn Sa’d et ’Ata Ibn Abi Ribah, ne se sont pas impliqués dans ces événements et, malgré tous, ont continué à obéir aux nouveaux dirigeants.

Les savants de la génération suivante : Ahmed Ibn Hanbal, Mouhammad Ibn Isma’il, Mouhammad Ibn Idris, Ahmed Ibn Nouh, Ishaq Ibn Rahwiyya, ainsi que d’autres, ont également vécu sous l’égide de certains dirigeants innovateurs, niant les attributs d’Allah et obligeant le peuple, notamment les savants, à en faire de même. Certains furent torturés, emprisonnés et même tués. C’est le cas du savant Mouhammad Ibn Nasr. Cependant, aucun des savants ne s’est rebellé, ni a appelé à la révolte.

PAROLES DES GRANDES FIGURES DE L’ISLAM :

Le Prophète a dit :
« Il y aura certes, après moi de l’injustice et des choses qui vous paraîtrons non conformes à la religion. » Quelqu’un dit : « Ô Messager d’Allah, qu’ordonnes-tu à celui qui assistera à cela ? » Il répondit : « Vous devez vous acquitter de vos devoirs envers celui qui vous oppresse et implorer Allah votre bienfaiteur. »
(Al-Boukhari et Mouslim)

On posa la question suivante au Messager d’Allah :
« Si les dirigeants sont oppresseurs, les musulmans doivent-ils se soulever contre eux ? » Il répondit : « Non, tant qu’ils vous prescrivent la prière, excepté s’ils déclarent ouvertement que l’hérésie est permise. »
(Al-Boukhari et Mouslim)

Al-Hassan Al-Basrî -Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit concernant les dirigeants :
« C’est eux qui assument les cinq points suivants : la prière du Vendredi, la prière en assemblée, la prière des fêtes, la préservation des frontières et des sentences. Ce n’est qu’avec cela qu’Allah établira la religion. Même si les dirigeants commettent l’oppression et l’injustice, celui qui se sépare d’eux commet une hérésie. »
(Adab al-Hassan Al-Basrî d’Ibn Al-Djawzi)

L’Imam al-Hassan Ibn Ali al-Barbahari-Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :
« Lorsque tu verras quelqu’un appeler au soulèvement contre le dirigeant, sache qu’il est sous l’emprise de ses passions. Par contre, lorsque tu entendras quelqu’un prôner la bonne entente avec le dirigeant, sache qu’il est pratiquant de la sounna du Prophète -Prières et bénédiction d'Allah sur lui-. »
(Kitab as-sounna de l’Imam al-Barbahari)

L’Imam al-Fadil Ibn ’Iyad -Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :
« Si j’avais lancé un appel aux musulmans, ce serait en faveur d’une bonne conduite envers le dirigeant. » Il dit également : « On nous a ordonné une attitude convenable envers eux, et non pas à nous soulever contre eux, même s’ils commettent l’oppression et l’injustice, car leurs actes ne retombent que sur eux, alors qu’une attitude convenable ne peut que profiter aux musulmans. »
(At-tabaqat al-Hanbaliyya)

Ibn Hadjar al-’Asqalani -Qu’Allah lui fasse miséricorde- cite le consensus des savants sunnites à propos de l’obéissance au dirigeant ayant pris le pouvoir par la force :
« Les juristes sont [sunnites] unanimes quant à l’obéissance au dirigeant sorti vainqueur et le fait d’accomplir le djihad avec lui. Que lui obéir est préférable au soulèvement qui a pour conséquence l’effusion du sang et la répression du peuple. »
(Fath al-Bari d’Ibn Hadajr al-’Asqalani)

Ibn al-Qaym al-Djawziyya -Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :
« Ce qui est permis dans le fait d’ordonner le bien et d’interdire les actes répréhensibles au dirigeant, c’est : l’exhortation et le rappel.»
(Al-Adab ach-char’iyya)

D’après ’Iyas Ibn Ghanam, le Messager d’Allah a dit :
« Celui qui veut faire une recommandation au dirigeant, il ne doit pas la faire publiquement. Il doit se retirer avec lui et s’il accepte, il en sera ainsi. Sinon, la personne aura accompli son devoir. » Allah a dit :

وَاصْبِرْ لِحكمِ رَبكَ فإِنكَ بأَعيننا

-traduction relative et approchée-
« Supporte patiemment la décision de ton Seigneur. Car en vérité, tu es sous Nos yeux. »
(Sourate 52 verset 48)

Al-Hassan Al-Basrî -Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :
« Par Allah, si les gens patientaient face à l’oppression du dirigeant, Allah ne tardera pas à la dissiper. Mais, s’ils s’empressent à prendre les armes contre le dirigeant, par Allah, jamais ils ne connaîtront un jour meilleur. » Puis, Al-Hassan Al-Basrî -Qu’Allah lui fasse miséricorde-récita le verset 137 de la sourate 7 :

وَأَوْرَثْنَا الْقَوْمَ الَّذِينَ كَانُواْ يُسْتَضْعَفُونَ مَشَارِقَ الأَرْضِ وَمَغَارِبَهَا الَّتِي بَارَكْنَا فِيهَا وَتَمَّتْ كَلِمَتُ رَبِّكَ الْحُسْنَى عَلَى بَنِي إِسْرَائِيلَ بِمَا صَبَرُواْ وَدَمَّرْنَا مَا كَانَ يَصْنَعُ فِرْعَوْنُ وَقَوْمُهُ وَمَا كَانُواْ يَعْرِشُونَ

-traduction relative et approchée-
« El les gens qui étaient opprimés, Nous les avons fait hériter les contrées orientales et occidentales de la terre, [contrées] que Nous avons bénies. Et la très belle promesse de ton Seigneur sur les enfants d’Israël s’accomplit pour prix de leur endurance. Et nous avons détruit ce que faisaient Fir’awn et son peuple, ainsi que ce qu’ils construisaient. »
 
Et dit ensuite : « Sache, puisse Allah t’accorder Sa grâce, que l’oppression des rois n’est que l’irritation d’Allah et l’on ne peut faire face à son irritation avec l’épée, mais ne peut être apaisé que par les invocations, le repentir et la reconnaissance de ses péchés. Si tu prends l’épée face à l’irritation d’Allah, celle-ci sera encore plus tranchante [que l’épée]. »
(Adab al-Hassan Al-Basrî d’Ibn Al-Djawzi)

Des dires des gens importants de l’histoire de l’Islam sont nombreux, nous en avons cités que quelques-uns parmi tant d’autres, que nous pouvons retrouver dans des ouvrages consacrés à la relation entre le peuple musulman et le détenant de l’autorité. C’est l’exemple de l’épître du docteur Ibrahim al-Askar : « Houqouq Woulat al-amr ».




07/04/2012
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