ISLAM SELON LE CORAN ET LA SUNNA

ISLAM SELON LE CORAN ET LA SUNNA

la bible face a science moderne

Extrait du Livre : « La Bible, le Coran et la science, Les Ecritures saintes examinées à la lumière des connaissances modernes. » DR. MAURICE BUCAILLE

 

Publié pour la première fois en 1976.

Version française étant a sa 15ème édition en 1993

 

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(Mise à jour octobre 2011)

 

Histoire des textes

 

Ce serait une erreur de croire que, dès qu'ils furent rédigés, les Evangiles constituèrent les Ecritures fondamentales du christianisme naissant et que l'on s'y référa au même titre que l'on se référait à l'Ancien Testament. L'autorité prédominante était alors celle de la tradition orale véhiculant les paroles de Jésus et l'enseignement des apôtres. Les premiers écrits qui circulèrent et qui prévalurent bien avant les Evangiles ont été les épîtres de Paul : n'avaient-elles pas été rédigées plusieurs décennies plus tôt ?

 

On a vu qu'avant 140 il n'existait aucun témoignage attestant que l'on connaissait une collection d'écrits évangéliques, contrairement à ce qu'écrivent encore de nos jours certains commentateurs. Il faut attendre 170 environ pour que les quatre Evangiles acquièrent le statut de littérature canonique.

 

Circulaient aussi, en ces premiers temps du christianisme, de multiples écrits sur Jésus qui, par la suite, n'ont pas été retenus comme dignes d'authenticité et que l'Eglise commanda de cacher, d'où le nom d'apocryphes. Il reste de ces textes des oeuvres bien conservées parce qu'elles « jouissaient de l'estime générale », nous dit la Traduction oecuménique, comme la didachè ou l'épître de Barnabé, mais malheureusement d'autres furent écartés de façon plus brutale » et il n'en reste que des fragments. Considérés comme des véhicules de l'erreur, ils furent soustraits aux yeux des fidèles. Pourtant, des oeuvres comme les Evangiles des Nazaréens, les Evangiles des Hébreux, les Evangiles des Egyptiens, connues par des relations des Pères de l'Eglise, s'apparentaient d'assez près aux Evangiles canoniques. Il en est de même de l'Evangile de Thomas, et de l'Evangile de Barnabé.

 

Certains de ces écrits apocryphes contiennent des détails fantasmagoriques, produits de l'imagination populaire. Aussi des auteurs d'ouvrages sur les Apocryphes en citent-ils avec une très évidente satisfaction des passages à proprement parler ridicules. Mais de tels passages peuvent être retrouvés dans tous les Evangiles. Rappelons simplement la description fantaisiste des événements que Matthieu prétend s'être produits à la mort de Jésus. On

peut trouver des passages manquant de sérieux dans tous ces écrits des premiers temps du christianisme : il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître.

 

L'abondance de la littérature sur Jésus conduisit l'Eglise en phase d'organisation à effectuer des éliminations. Peut-être cent Evangiles ont-ils été supprimés ? Quatre seulement ont été conservés pour entrer dans une liste officielle d'écrits néo-testamentaires qui constituent ce qu'on appelle le " Canon ".

 

Marcion, au milieu du IIe siècle, poussa fortement les autorités ecclésiales à prendre position. C'était un farouche adversaire des Juifs, qui rejetait alors tout l'Ancien Testament et ce qui, des écrits postérieurs à Jésus, lui paraissait s'y rattacher de trop près ou provenir de la tradition judéo-chrétienne. Marcion ne reconnut comme valable que l'Evangile de Luc, parce que, pensait-il, il était le porte-parole de Paul, ainsi que les écrits de Paul.

 

L'Eglise déclara Marcion hérétique et mit dans son canon toutes les épîtres de Paul mais avec les autres Evangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean et adjoignit aussi quelques autres oeuvres comme les Actes des Apôtres. Cependant, la liste officielle varie avec le temps en ces premiers siècles de l'ère chrétienne. Des oeuvres considérées plus tard comme non valables (apocryphes) y figurèrent momentanément, tandis que d'autres oeuvres, que le canon actuel du Nouveau Testament contient, en étaient exclues à cette époque. Les hésitations durèrent jusqu'aux conciles d'Hippone en 393 et de Carthage en 397. Mais les quatre Evangiles y figurèrent toujours.

 

Avec le R. P. Boismard, il faut regretter la disparition d'une prodigieuse somme de littérature déclarée apocryphe par l'Eglise car elle avait un intérêt historique. Cet auteur lui donne, en effet, une place dans sa Synopse des 4 Evangiles à côté des Evangiles ofriciels. Ces livres existaient encore, remarque-t-il, dans les bibliothèques vers la fin du IV siècle.

 

Ce siècle est une époque de sérieuse mise en ordre. C'est d'elle que datent les manuscrits complets les plus anciens des Evangiles. Des documents antérieurs, des papyri du IIIe siècle, un qui pourrait dater du IIe, ne nous transmettent que des fragments. Les deux manuscrits sur parchemin les plus anciens sont des manuscrits grecs du IVe siècle. Ce sont le Codex Vaticanus, dont on ignore le lieu de découverte et qui est conservé à la bibliothèque du Vatican, et le Codex Sinditicus, découvert au mont Sinaï et qui est conservé au British Muséum de Londres. Le second contient deux ouvrages apocryphes.

 

Selon la Traduction oecuménique, il existerait dans le monde deux cent cinquante autres parchemins connus, les derniers du XIer siècle. Mais « toutes les copies du Nouveau Testament qui nous sont parvenues ne sont pas identiques. Bien au contraire, on peut discerner entre elles des différences qui sont d'importance variable mais dont le nombre en tout cas est très considérable. Certaines de ces différences ne concernent que des détails

grammaticaux, le vocabulaire ou l'ordre des mots, mais d'autres fois, on constate entre les manuscrits des divergences qui affectent le sens de passages entiers ». Si l'on veut se rendre compte des divergences d'ordre textuel, il suffit de parcourir Novum Testamentum graece 1. Cet ouvrage contient un texte grec dit « moyen », qui est un texte de synthèse avec, en note, toutes les variantes rencontrées dans les diverses versions.

 

L'authenticité d'un texte, même celui des manuscrits les plus vénérables, est toujours discutable. Le Codex Vaticanus en fournit un exemple. Sa reproduction en fac-similé, édité par la Cité du Vatican en 1965, est accompagnée d'une notice de même provenance qui nous apprend que « plusieurs siècles après la copie (vers le Xe ou le XIe siècle, croit-on), un scribe a repassé à l'encre toutes les lettres, sauf celles qu'il jugeait erronées ». Il est des passages du texte où, très visiblement, les lettres primitives, de couleur brune, persistent et contrastent

avec le reste du texte dont l'encre est de couleur brun foncé. Rien ne permet d'affirmer que la restauration a été fidèle. D'ailleurs, la notice précise : « On n'a pas encore distingué de manière définitive les différentes mains qui, au cours des siècles, ont corrigé et annoté le manuscrit ; un certain nombre de corrections ont certainement été faites au moment où fut repassé le texte. » Or, dans tous les manuels, le manuscrit est présenté comme une copie

du IVe siècle. Il faut aller aux sources vaticanes pour s'apercevoir que des mains ont pu, des siècles plus tard, altérer le texte.

 

On rétorquera que d'autres textes peuvent servir de comparaison, mais comment choisir entre des variantes qui altèrent le sens ? On sait bien que la correction très ancienne d'un scribe peut entraîner la reproduction définitive du texte ainsi corrigé. On se rendra parfaitement compte plus loin qu'un seul mot d'un texte de Jean relatif au

Paraclet change radicalement le sens du passage et modifie de fond en comble sa signification du point de vue théologique.

 

Voici ce que 0. Culmann écrit à propos des variantes dans son livre Le Nouveau Testament :

 

"Celles-ci résultent tantôt de fautes involontaires: le copiste a sauté un mot, ou au contraire l'a écrit deux fois de suite, ou encore

 

1. Nestlé et Aland, éd. 1971. tout un membre de phrase est omis par mégarde, parce qu'il était placé, dans le manuscrit à recopier, entre deux mots identiques. Tantôt il s'agit de corrections volontaires : ou bien le copiste s'est permis de corriger le texte selon ses idées personnelles, ou bien il cherche à harmoniser le texte avec un texte parallèle pour en réduire, plus ou moins adroitement, les divergences. A mesure que les écrits du Nouveau Testament se dégageront du reste de la littérature chrétienne primitive et seront regardés comme Ecriture sainte, les copistes hésiteront davantage à se permettre de telles corrections de leurs prédécesseurs : ils croient recopier le texte authentique et fixeraient ainsi les variantes. Tantôt, enfin, un copiste annote le texte en marge pour expliquer un passage obscur. Le copiste suivant, pensant que telle phrase qu'il trouve écrite en marge avait été oubliée au passage par un prédécesseur,

croit nécessaire de réintroduire cette annotation marginale dans le texte. Ainsi le nouveau texte devient parfois encore plus obscur. »

 

Les scribes de certains manuscrits prennent parfois de très grandes libertés avec le texte. Il en est ainsi du copiste d'un des manuscrits les plus vénérables après les deux manuscrits cités plus haut, le Codex Bezae

Cantabrigiensis du vi" siècle. S'apercevant sans doute de la différence entre les généalogies de Jésus dans Luc et dans Matthieu, le scribe met dans sa copie de l'Evangile de Luc la généalogie de Matthieu mais, comme la seconde contient moins de noms que la première, il la gonfle de noms supplémentaires (sans toutefois rétablir l'équilibre).

 

Les traductions latines comme la Vulgate de saint Jérôme (IVe siècle) et les traductions plus anciennes (vêtus itala), les traductions syriaque et copte sont-elles plus fidèles que les manuscrits grecs de base ? Elles auraient pu être faites à partir de manuscrits plus anciens que ceux précités et qui auraient été perdus de nos jours. On n'en sait rien.

 

On a réussi à sérier l'ensemble de ces versions en familles réunissant un certain nombre de caractères communs. C'est ainsi qu'on peut définir, selon Culmann :

 

 — un texte dit syrien, à la constitution duquel pourraient aboutir les plus anciens, en très grande majorité, des manuscrits grecs; ce texte est largement répandu en Europe dès le XVIe siècle par l'imprimerie ; il serait le plus mauvais, disent les spécialistes;

 

— un texte dit occidental avec ses anciennes versions latines et avec le Codex Bezae Cantabrigiensis à la fois en grec et en latin (selon la Traduction oecuménique, une tendance prononcée aux explications, aux imprécisions, aux paraphrases, aux harmonisations, est une de ses caractéristiques) ;

 

— le texte dit neutre auquel appartiennent le Codex Vaticanus et le Codex Sinàiticus aurait une assez grande pureté ; les éditions modernes du Nouveau Testament le suivent volontiers, bien qu'il présente, lui aussi, des défauts (Traduction oecuménique). Tout ce que la critique textuelle moderne; peut nous offrir à ce point de vue est de tenter de reconstituer « un texte ayant le plus de chances possibles de se rapprocher du texte original. Il est de toute manière hors de question d'espérer remonter jusqu'au texte original lui-même » (Traduction oecuménique).



14/10/2011
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