ISLAM SELON LE CORAN ET LA SUNNA

ISLAM SELON LE CORAN ET LA SUNNA

le motif de la guerre en islam

« Combattez dans le Chemin de Dieu ceux qui vous combattent, mais n’agressez point. Dieu n’aime pas les agresseurs. » [1]

Si l’on examine les textes du Coran et les règles relatives à la guerre puisées dans les Traditions du Prophète, on voit que le motif qui pousse au combat n’est point le désir d’imposer l’Islam aux réfractaires, ni d’imposer un système social donné, mais on s’aperçoit plutôt que le Prophète n’entreprit le combat que pour repousser l’agression. Ici, deux cas de figure se présentent :

Premièrement, la guerre ne fut point entreprise pour imposer la religion. Et Dieu dit à cet effet : « Nulle contrainte en religion. La Rectitude s’est distinguée de l’Aberration. » [2]

D’autre part, le Prophète empêcha un homme de contraindre certains de ses enfants à embrasser l’Islam. Un jour, une vieille femme vint trouver `Omar Ibn Al-Khattâb pour lui présenter une requête. Comme elle n’était pas musulmane, `Omar la convia à embrasser l’Islam, mais elle refusa et `Omar la quitta. Mais du fait qu’il était Prince des Croyants, il craignit qu’il n’y eut dans ses propos quelque contrainte, il se tourna vers Dieu disant avec humilité : « Mon Dieu, je désirais guider et non point contraindre. » Puis il récita les paroles du Très-Haut : « Nulle contrainte en religion.. La Rectitude se distingue de L’Aberration. » [2]

Le Coran interdit la persécution religieuse et condamne la persécution du fidèle plus sévèrement que son assassinat. S’attaquer à la croyance est pire que de s’attaquer à la personne ; le Coran dit à cet effet : « La persécution (des Croyants) est pire que le meurtre. » [3]

En ce qui concerne le deuxième cas de figure, à savoir le combat pour repousser l’agression, le Coran dit : « Quiconque marque de l’hostilité contre vous, marquez contre lui de l’hostilité de la même façon qu’il a marqué de l’hostilité contre vous. Soyez pieux envers Dieu. Sachez que Dieu est avec les Pieux. » [4]

Le Coran, à la lumière de ses versets, considère que ceux qui ne combattaient pas les Fidèles étaient éligibles à un traitement bienfaisant, et que ceux qui les combattraient seraient des transgresseurs. « Dieu ne vous interdit pas d’être bons et équitables envers ceux qui, en reIigion, ne vous ont point combattus et ne vous ont pas expulsés de vos demeures. Dieu aime ceux qui sont équitables. Dieu vous interdit seulemet de prendre pour affiliés ceux qui, en religion, vous ont combattus, (qui) vous ont expulsés de vos demeures et ont prêté assistance à votre expulsion. Ceux qui les prendront pour affiliés, ceux-là seront Ies Injustes. » [5]

Bien que le combat soit légitime lorsqu’il consiste à repousser l’agression, le Coran n’autorise pas de déclarer la guerre au premier signe avant-coureur de l’agression, ou même après que l’agression ait eu lieu en fait, si toutefois il est possible de l’arrêter sans avoir recours au combat : « Si vous châtiez, châtiez de la même façon que vous avez été châtiés. Mais certes, si vous êtes patients, ce sera un bien pour ceux qui auront été patients. » [6]

Ces textes explicites confirment que la guerre du Prophète - paix et bénédictions sur lui - et de ses vertueux Compagnons, par la suite, n’avait pour motif que de repousser l’agression et non pas la volonté d’imposer une opinion ou une religion quelconque.

Mais nous devons supposer qu’il est important pour celui qui prêche une cause sublime et qui vise à défendre la foi et la liberté individuelle que les hommes prennent connaissance de cette cause ; que chaque homme ait le droit d’élire avec une entière liberté, entre les différentes doctrines, celle qui lui convient le plus et qui s’accorde le mieux avec sa raison. Si un roi ou un despote opprime son peuple, contraint sa liberté de penser et empêche la vérité d’arriver jusqu’à lui, il est du droit du prédicateur - si toutefois il possède la force nécessaire - de briser l’obstacle qui se dresse entre ces opprimés et son message pour qu’ils puissent avoir la possibilité d’accepter et d’adopter ces nouvelles vérités, si toutefois ils y souscrivent.

Mohammad, le Prophète probe, n’a pas voulu avoir recours à la violence au début, de peur qu’à l’avenir, on puisse l’accuser d’avoir combattu pour imposer sa religion aux hommes, ou de les avoir contraints à s’y rallier. Pour cette raison, il suivit deux voies :

  1. Il envoyait le message religieux aux rois et aux chefs de son temps, les invitant à se rallier à l’Islam. S’ils n’acceptaient pas à son appel, il leur faisait porter la responsabilité de leurs défections et des péchés de leurs sujets. Il dit à Héraclius :

    « Deviens musulman et tu vivras en paix. Si tu repousses cet appel, la responsabilité de ceux qui persisteraient dans l’erreur t’incomberait. Ô peuples qui croyez aux Écritures, unissons-nous en nous entendant sur ce précepte : n’adorons que Dieu, ne lui associons pas d’autres divinités, et ne reconnaissons d’autre Maître que lui. »
  2. Après l’invitation officielle, le Prophète exposait les vérités islamiques pour que ces peuples en prennent connaissance, et que ceux qui le désiraient puissent les suivre. Elles furent, en effet, adoptées par un certain nombre d’habitants de la Syrie qui était soumise à la domination de Byzance.

    Les Égyptiens ainsi que d’autres peuples prirent connaissance de ces vérités une fois qu’elles furent mises à la portée de ceux qui désiraient les connaître, et les pays voisins des Arabes en parlèrent.

Le Prophète ne déclara la guerre aux Perses et aux Byzantins qu’après que deux faits furent établis :

  1. Les Byzantins commencèrent par persécuter les Fidèles qui s’étaient ralliés à l’Islam, en Syrie. À la suite de cette attaque contre la Foi, et de cette contrainte à l’apostasie, Mohammad ne pouvait demeurer indifférent. S’il n’imposait pas l’Islam par la force, il ne pouvait admettre que l’on détournât ses adeptes de leur foi par la force. Il n’acceptait pas la provocation et c’est alors qu’il considéra l’action de Byzance comme une attaque contre sa religion et contre lui, car il était responsable du message islamique et devait écarter la sédition.
  2. Lorsque Chosroès reçut le message du Prophète, il assassina le messager du Prophète et fit les préparatifs nécessaires pour l’assassiner ; il choisit parmi son peuple ceux qu’il chargea de lui rapporter la tête auguste du Prophète. Mais comment Chosroès et les tyrans de son acabit pouvaient-ils porter atteinte à un Prophète sous la protection de Dieu ?

    Le Prophète apprit le complot de Chosroès contre lui ; il ne pouvait pas attendre que celui-ci perpétrât son crime. Le Prophète, dans sa sagesse, se devait d’écraser Chosroès et son armée avant qu’il n’attentât à sa vie.

Pour ces deux raisons, le Prophète entreprit de faire la guerre aux Byzantins et aux Perses pour réduire leur conspiration et celles de leurs guerriers contre la religion. Pour cette même raison, il attaqua aussi les polythéistes. Il est dit dans le Coran : « Combattez-les jusqu’à’ ce qu’il n’y ait plus de persécution et que le culte soit rendu à Dieu. S’ils s’arrêtent, plus d’abus de droit sauf contre les Injustes. » [7]

Ibn Taymiyah décrit les guerres du Prophète contre les Byzantins, comme suit : « En ce qui concerne les Chrétiens, le Prophète ne leur déclara pas la guerre avant d’envoyer ses messagers à Héraclius, à Chosroès, à Moquauqisse, au Négus, aux rois de l’Orient et de la Syrie. Des Chrétiens et des autres peuples se rallièrent à l’Islam ; les Chrétiens en Syrie massacrèrent ceux d’entre eux qui étaient devenus Musulmans ; ce furent donc les Chrétiens qui déclarèrent les premiers la guerre aux Musulmans en massacrant injustement ceux d’entre eux qui avaient embrassé l’Islam.

Lorsque le Prophète vit que les Chrétiens avaient pris l’initiative de persécuter les Musulmans, il envoya une troupe à la tête de laquelle il plaça Zayd Ibn Hârithah, remplacé par Ja`far, puis par Ibn Rawâhah. Ce fut le premier combat qui opposa les Chrétiens et les Musulmans ; il prit place à Mu’tah, en Syrie. Un grand nombre de Chrétiens se rallièrent contre les Compagnons du Prophète et plusieurs d’entre eux ainsi que les différents chefs de la petite armée moururent en martyrs sur le champ de bataille. Khâlid Ibn Al-Walîd assuma alors le commandement de l’armée. »

Cela prouve que le combat du Prophète se limitait à repousser les attaques. Du temps du Prophète, elles se présentaient sous deux aspects :

  1. Les ennemis dirigeaient leurs attaques contre le Prophète qui les faisaient retomber sur eux.
  2. Ils détournaient les Musulmans de leur foi. Dans ce cas, le Prophète devait à tout prix empêcher l’atteinte à la liberté de pensée et de croyance.

Sous ces deux aspects, nous voyons que le Prophète n’imposait pas sa religion et n’obligeait personne à l’embrasser, mais il protégeait l’un de ses principes : la liberté de croyance, que le Coran stipulait : « Nulle contrainte en religion. »

En vérité, si le Prophète entrait en guerre, cela était uniquement pour défendre la liberté de pensée et pour protéger le croyant contre ceux qui voulaient lui faire renier sa foi.

Lorsque le Prophète mourut, tous les pays voisins se soulevèrent pour détourner les Croyants de leur foi. Les Byzantins furent les premiers à se soulever ; il fallait donc se préparer à riposter.

Du vivant du Prophète - paix et bénédictions sur lui - Chosroès s’était préparé à l’assassiner et le Prophète avait donné l’ordre d’envoyer Usâmah Ibn Zayd à la tête d’une nombreuse armée pour marcher contre Chosroès ; les deux vénérables vieillards, Abû Bakr et `Omar, étaient parmi les soldats de cette armée. De même, lorsque Abû-Bakr puis `Omar devinrent Califes, ils envoyèrent des armées combattre Chosroès et Héraclius après avoir soumis les rebelles de la Riddah.

Dans la péninsule arabe, la parole est à Dieu, à son Prophète et aux croyants. Durant le règne de tous les Califes Orthodoxes, la guerre se poursuivit selon ces normes.

Les hostilités se poursuivirent contre les Perses et leur empire en Orient, contre la Syrie et l’empire d’Héraclius. Ces guerres donnèrent la sécurité aux fidèles. Cette sécurité ne se limitait pas aux Musulmans uniquement, mais elle s’étendait aux Chrétiens Jacobites auxquels les Romains essayaient d’imposer la foi catholique, ils accueillirent donc les envahisseurs avec enthousiasme. Les croyants ne livrèrent la bataille que contre les Romains qui furent vaincus dès le premier choc. Le combat entre les Musulmans et les Égyptiens se réduisit à de simples escarmouches et la justice islamique triompha car elle défendait les libertés et particulièrement la liberté de croyance.

P.-S.

D’après la série intitulée "Études sur l’islam", publié par le Ministère des Biens de mainmorte et des Affaires islamiques d’Égypte, juillet 1987. Relu et adapté par islamophile.org.

Notes

[1] Sourate 2, Al-Baqarah, La Génisse, verset 190. NdT.

[2] Sourate 2, Al-Baqarah, La Génisse, verset 256. NdT.

[3] Sourate 2, Al-Baqarah, La Génisse, verset 191. NdT.

[4] Sourate 2, Al-Baqarah, La Génisse, verset 194. NdT.

[5] Sourate 60, Al-Mumtahanah, L’éprouvée, versets 8 et 9. NdT.

[6] Sourate 16, An-Nahl, Les abeilles, verset 126. NdT.

[7] Sourate 2, Al-Baqarah, La Génisse, verset 193. NdT.



25/07/2011
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